Mais la question se pose : quand propose-t-on aux jeunes, dans le contexte officiel, de commencer par se connaître, par accoucher de leurs talents, de leur faculté de jugement ou de leur voix propre pour se frayer leur propre voie ?
Le prof, du haut de son estrade, l’adulte, du haut de son savoir, et les énarques du haut de leurs programmes, tous attendent de l’élève qu’il entre dans la science sans conscience propre et qu’il opine aux leçons des autres.
Mais personne, ou presque, n’est là pour accompagner l’adolescent vers la connaissance de lui ou « des choses » en résonance avec lui-même.
L’école institutionnelle dérive loin de cette dynamique éducative où l’éveil et la maturation de la Conscience devraient précéder et assister l’apprentissage de la Science. Sans compter que cet apprentissage revendique l’usage exclusif de la pensée rationnelle, raisonnée et raisonnable en inhibant la part d’intuition ou de conscience intérieure.
Pour nous, l’élève doit entrer dans l’intelligence et avancer dans l’univers de la Connaissance à son rythme, comme dans un parcours initiatique qui le consacre acteur et héros… Dans notre école, nous accompagnons les jeunes sur un chemin qui les rend à eux-mêmes, les recentre et les relie à leurs propres « signes intérieurs de richesse », comme se plaît à dire Philippe Ackermann. Le premier pas, c’est toujours et avant tout d’offrir un temps, un lieu pour qu’ils puissent se dire, se ressentir, laisser vivre leurs émotions, leurs attentes et ce faisant, se trouver.
Le système, en général, ne demande pas à l’élève d’exercer ses facultés profondes. L’enfant doit répéter les discours des autres et mimer les expériences apprises. Mieux il le fait, mieux il est évalué, et s’il déroge au système, s’il dérange, il est rejeté !
On donnera toujours en exemple celui qui ne pose pas de problème… C’est très révélateur ! Celui qui fait problème est celui qui nous soumet un problème à résoudre, qui nous engage à repenser les choses, à nous remettre en question. Et si c’était une chance ? Un jeune, des jeunes qui pose(nt) problème nous maintiennent dans une recherche, un questionnement où tout bouge, évolue, rebondit…